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La mise en place de la facturation électronique : une obligation mais également une opportunité

La généralisation de la facturation électronique engendre l'obligation pour toutes les entreprises d'être en mesure d'émettre et de recevoir des factures au format électronique. Selon le calendrier initial, toutes les entreprises devaient être aptes à recevoir des factures électroniques à partir du 1er juillet 2024. L'obligation d'émettre des factures électroniques, ainsi que certaines données associées à l'administration fiscale, était prévue de manière progressive entre 2024 pour les grandes entreprises et 2026 pour les TPE et PME.

Un report, annoncé en juillet dernier, a conduit à l'élaboration d'un nouveau calendrier dans le cadre de la loi de finances pour 2024. La nouvelle date de généralisation de la facturation électronique est fixée à partir de 2026. Ce report vise à accorder le temps nécessaire à la réussite de cette réforme structurelle pour l'économie et à assurer aux quatre millions d'entreprises concernées une transition vers la facturation électronique dans des conditions optimales.

Par conséquent, il est impératif, avec ce nouveau calendrier, que les entreprises continuent leur préparation afin de transformer cette obligation en opportunité.

Qu'est-ce que la facturation électronique ?

Une facture électronique est une facture émise, transmise et reçue sous forme dématérialisée, via une plateforme dédiée. Elle comporte nécessairement un socle minimum de données sous forme structurée, la distinguant ainsi des factures « papier » ou des PDF classiques. La facturation électronique (également appelée « e-invoicing ») concerne l'ensemble des transactions d'achats et de ventes de biens et/ou de prestations de services entre des entreprises établies en France assujetties à la TVA, dès lors qu'il s'agit d'opérations domestiques sur le territoire national.

En outre, les entreprises doivent transmettre à l'administration fiscale certaines informations relatives à des opérations commerciales non couvertes par la facturation électronique : dispositif appelé « e-reporting ». Cela concerne notamment les entreprises soumises à la TVA en France commerçant avec des particuliers, des non-assujettis ou des entreprises non établies sur le territoire national. Ces données incluent, par exemple, le montant de l'opération ou le montant de la TVA facturée.

Les factures électroniques transiteront par des plateformes utilisées par l'émetteur et le destinataire de la facture. Ces plateformes peuvent être le Portail Public de Facturation (PPF autrement appelé Chrorus Pro) ou des plateformes de dématérialisation partenaires (PDP) accréditées par l'administration fiscale (un service d'immatriculation consacré aux PDP a été ouvert en mai 2023).

Une plateforme de dématérialisation est un prestataire de services qui jouera plusieurs rôles :

Dans le nouveau calendrier, toutes les entreprises devront être aptes à recevoir des facturations électroniques à partir de septembre 2026. Cela implique de choisir une plateforme intermédiaire pour être capable de recevoir les factures électroniques émises par les grandes entreprises et les éventuelles entreprises optant pour une entrée anticipée dans la réforme.

Quels sont les objectifs de cette réforme et quelles sont les opportunités pour les entreprises ?

La généralisation de la facturation électronique et de la transmission à l'administration fiscale des données de transaction vise plusieurs objectifs :

Cette future obligation ne doit pas être vue uniquement comme un moyen pour l'administration de mieux contrôler la TVA. Il existe clairement des opportunités et avantages liés à la transition vers la facturation électronique pour les TPE-PME :

Comment se préparer dès maintenant ?

Le report de la généralisation de la facturation électronique doit être mis à profit pour se préparer afin de tirer tous les avantages. La facture électronique ne se résume pas à la simple dématérialisation des factures.

Cette préparation commence par un état des lieux des outils de l'entreprise, notamment en identifiant les flux de factures provenant des fournisseurs et celles émises par l'entreprise. Il est essentiel de comprendre comment les factures sont actuellement gérées, quelle est la quantité de factures envoyées et reçues, quels sont leurs formats, et combien il y a de clients et de fournisseurs.

Il est également impératif de vérifier les bases de données existantes et, si nécessaire, de les compléter en ajoutant de nouvelles mentions obligatoires. Le Code général des impôts (article 242 nonies A de l'annexe II) ou le Code de commerce (article L. 441-9) rendent déjà obligatoires certaines informations, comme l'identification du fournisseur, du client, le numéro de la facture, la date d'émission, le montant de la taxe à payer. Avec la facturation électronique, quatre nouvelles mentions seront rendues obligatoires à des fins de gestion : le numéro SIREN, l'adresse de livraison des biens (lorsqu'elle diffère de l'adresse du client), l'information indiquant si les opérations donnant lieu à une facture sont constituées exclusivement de livraisons de biens ou de prestations de services, ou si elles sont constituées de ces deux catégories d'opérations, et le paiement de la taxe d'après les débits, lorsque le prestataire a opté pour celui-ci.

L'entreprise devra également ajuster son processus de traitement des factures en fonction de ses spécificités :

Le choix de la plateforme est totalement libre, et une entreprise peut choisir une ou plusieurs plateformes de dématérialisation, avec la possibilité de faire un choix distinct de plateforme pour la facturation électronique « e-invoicing » et la transmission des données de transaction « e-reporting ». De même, en ce qui concerne la facturation électronique, elle peut utiliser des plateformes différentes pour l'émission et la réception de ses factures. Il est donc important pour l'entreprise d'adapter son choix en fonction de ses spécificités. Les entreprises peuvent se référer au dossier de spécifications externes de la facturation électronique élaboré par la DGFiP, qui identifie des cas d'usage ou de gestion pour de nombreuses situations présentant certaines spécificités, notamment en relation avec l'intervention d'un tiers, les modalités de règlement, ou les règles de facturation.

Au-delà du respect des obligations imposées à l'entreprise, la facturation électronique représente également une opportunité d'engager un processus de digitalisation et d'automatisation des processus comptables clients et fournisseurs. Dans leur choix parmi les différentes plateformes, les entreprises devront analyser les fonctionnalités supplémentaires proposées, telles que l'intégration d'un logiciel comptable, d'un logiciel d'achat, ou encore le suivi de l'activité de l'entreprise via des tableaux de bord et des statistiques. Notez que des dispositifs d'aide existent sur la Région Grand Est et sur l'Eurométropole de Strasbourg notamment. La CCI Alsace Eurométropole vous propose ici un descriptif de ces aides :  Projets numériques : quelles sont les aides mobilisables ? | CCI Alsace Eurométropole